Le conflit syrien, qui a vu 9 millions de personnes fuir leur domicile, a aussi touché des milliers d’autres personnes dans les pays voisins, et notamment au Liban où 1,2 million de réfugiés syriens enregistrés ont trouvé refuge. Les tensions entre la communauté hôte et les réfugiés syriens ne sont pas rares.
Marie est libanaise et vit à Jbeil avec son mari et ses 4 enfants. Il y a six ans, son mari est tombé malade et a dû quitter son travail. Sans revenu pendant des années, la famille a été contrainte de compter sur le soutien de sa famille et ses amis. « C’est très difficile de payer les factures, parfois je ne peux même pas aller au supermarché », dit Marie, « Entre mon mari, mes enfants, et s’occuper de la maison, je n’ai plus le temps de m’occuper de moi ».
En 2015, ACTED au Liban a démarré un projet d’autonomisation des femmes dans le but de soutenir les femmes vulnérables comme Marie. Par ce programme, une formation et des sessions de sensibilisation ont été mises en œuvre pour différents sujets et activités : couture, soin des ongles, hygiène, santé et nutrition, protection et communication. 200 femmes (libanaises, syriennes et irakiennes) ont participé à cette formation pendant 10 mois. Marie était l’une des 200 bénéficiaires de l’initiative d’ACTED.
Elle raconte à nos équipes : « vous m’avez apporté des connaissances dans beaucoup de sujets différents et intéressants ! ». Selon Marie et d’autres apprenties, le programme a été très utile et toutes les participantes sont impatientes de mettre en pratique ce qu’elles ont appris, à la maison et avec leurs familles, leurs amis, et de commencer à utilise ce qu’elles savent en couture et en soin des ongles.
C’était la première fois depuis des années que Marie a eu du temps pour elle, loin de ses tâches quotidiennes, pour apprendre et participer à de multiples activités avec des personnes qu’elle ne connaissait pas, et parfois même dont elle avait peur.
Avant de participer à cette formation, Marie ne connaissait aucun réfugié syrien et était réticente quant à leur présence au Liban. Après deux mois de de formation et de sessions de sensibilisation, aux côtés d’autres femmes libanaises et syriennes, l’opinion de Marie sur les réfugiés a changé : « Le fait d’avoir plusieurs communautés différentes qui s’assoient, discutent et travaillent ensemble, a été l’un des meilleurs aspects de la formation. Nous nous sommes parfaitement entendues et nous nous-mêmes fait de nouvelles amies ! », dit Marie en souriant.
Le 28 février 2016, ACTED a organisé une cérémonie de remise des diplômes à Jbeil pour le dernier groupe de femmes participantes. En présence des autorités locales, de l’équipe du Centre de développement social, où toutes les activités ont été menées, un groupe de 50 femmes a été invité et chacune d’entre elles a reçu un certificat, remis par le Directeur pays ACTED et le Coordinateur des programmes, en récompense de leurs efforts pendant la formation.
Ce projet a été rendu possible grâce au financement généreux du Centre de Crise et de Soutien du gouvernement français.