Période du 25 juin au 4 novembre 2016
I. Introduction
1. Le présent rapport dresse un bilan détaillé de l’application de la résolution 1701 (2006) du Conseil de sécurité depuis mon précédent rapport, en date du 24 juin 2016 (S/2016/572).
2. Dans la zone d’opérations de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), la situation a été calme dans l ’ensemble, malgré les propos hostiles tenus par les deux parties aux événements de juillet -août 2006 dans le cadre du dixième anniversaire du conflit. À l’occasion de travaux menés par les Forces de défense israéliennes dans les fermes de Chebaa, au sud de la Ligne bleue, les tensions se sont aggravées entre les communautés de la région. Les autorités israéliennes et libanaises ont continué de respecter la résol ution 1701 (2006), en observant la cessation des hostilités et en maintenant la stabilité le long de la Ligne bleue. Ma Coordonnatrice spéciale pour le Liban et la FINUL ont continué d ’agir en conséquence. Les avancées restent cependant limitées concernant les obligations dont les parties doivent encore s’acquitter au titre de la résolution et rien n ’a été fait pour instaurer un cessez-le-feu permanent.
3. La résilience du Liban, qui dépend de plus en plus du conflit syrien, se trouve plus menacée par celui-ci que jamais. La situation en matière de sécurité est restée relativement calme, en grande partie grâce à l ’efficacité dont a fait preuve l’Armée libanaise le long de la frontière syrienne ainsi qu ’avec d’autres services de sécurité dans leur lutte contre le terrorisme dans l ’ensemble du pays. La menace terroriste s’est toutefois maintenue, comme le montrent les deux attentats -suicides du 27 juin à Qaa et l’attentat à la bombe du 31 août à Zahlé. La situ ation est restée fragile dans les zones frontalières, où l’Armée libanaise mène des opérations contre l ’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL) et les militants du Front el -Nosra.
4. Au cours de la période considérée, des progrès décisifs ont été accomplis concernant la situation de la présidence libanaise, vacante depuis deux ans et demi, suite à laquelle le Premier Ministre, Tammam Salam, avait formé un gouvernement provisoire. Cependant, à l’heure des préparatifs pour les élections législatives de 2017, il faut encore s’accorder sur un nouveau gouvernement et sur sa déclaration ministérielle. Lors de la rencontre que j ’aie eue, le 20 septembre, en marge de l’Assemblée générale, avec le Premier Ministre, M. Salam, j’ai exprimé l’espoir qu’un Président de la République soit élu et qu’un gouvernement et un parlement opérationnels soient constitués au Liban. Nous avons examiné les conséquences du conflit syrien sur le Liban et nous sommes félicités de l ’appui concerté apporté par la communauté internationale à la sécurité et à la stabilité du pays, notamment son assistance à l’Armée libanaise. J’ai également remercié le Liban d’avoir généreusement accueilli les réfugiés de la République arabe syrienne et souligné que la communauté internationale devait faire da vantage pour faciliter cet accueil.
5. Le nombre de réfugiés syriens recensés par le Haut -Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) au Liban est resté stable, le Gouvernement ayant restreint en 2014 et 2015 le droit d ’entrée dans le pays aux seuls réfugiés humanitaires. Le 31 octobre, 1 033 513 réfugiés syriens étaient enregistrés auprès du HCR, dont 47 138 dans la zone d’opérations de la FINUL. Lors de la réunion plénière de haut niveau sur la gestion des déplacements massifs de réfugiés et de migrants, qui s’est tenue le 20 septembre, le Premier Ministre, M. Salam, a attiré l’attention sur les graves problèmes que posait la crise des réfugiés pour la stabilité, la sécurité, l’économie et les services publics du pays, en insistant sur le fait que le Liban ne pouvait faire face, à lui seul, à un tel « défi existentiel ».
6. La situation dans les camps de réfugiés palestiniens est restée calme dans l’ensemble, sauf dans celui d’Aïn el-Héloué, où les tensions s’exacerbent depuis que, le 24 juillet, des dizaines de Palestiniens soupçonnés d ’avoir participé à des activités militantes se sont rendus à l ’Armée libanaise. Le 22 septembre, à titre exceptionnel, l’Armée libanaise a mené une opération à l’intérieur du camp d’Aïn el-Héloué pour arrêter un ressortissant palestinien soupçonné d ’être un membre important de l’EIIL et de prévoir des attaques terroristes au Liban. Ma Coordonnatrice spéciale s’est rendue dans le camp pour appuyer les efforts visant à maintenir la stabilité dans la région.